lundi 6 juin 2016

Heureux qui comme Ulysse de Henri Colpi, 1969

HEUREUX QUI COMME ULYSSE
de Henri Colpi
1969
France
Avec Fernandel, Henri Tisot, Rellys, Evelyne Séléna, Jean Sagols, Mireille Audibert
88 minutes
Fable humaniste et animalière
Musique de Georges Delerue
Chanson interprétée par Georges Brassens
Synopsis :
Sud de la France, début des années soixante-dix…
Antonin est un vieux fermier, il a été missionné pour emmener son cheval Ulysse, âgé de vingt- huit ans, aux arènes d’Arles en vue de participer à une corrida…
C’est un véritable crève-cœur pour Antonin qui noie son chagrin en alignant des dizaines de pastis, devant ses amis ahuris…
Marcellin, son ami, Juliette, une jeune fille du village, son petit ami mécanicien Hector, tous les villageois ont de la peine de voir Antonin si malheureux…
Finalement, Antonin prend la décision de bifurquer vers la Camargue, refusant d’abandonner Ulysse, condamné à une mort certaine…
Alors qu’il transite par Cavaillon, un camion conduit par le fils de son patron lui embarque son cheval, Antonin n’a plus qu’une seule issue possible, s’infiltrer dans l’arène pendant la corrida pour extirper Ulysse et le sauver de l’abattoir…
La relation entre l’homme et l’animal sera la plus forte et triomphera de la folie destructrice de cette corrida sanguinaire, Ulysse retrouvera les autres chevaux camarguais et Antonin sera soulagé…
Sur un fond bucolique, nous suivons leur périple dans une atmosphère bon enfant et emplie d’humanité…
Mon avis :
Porté par la magnifique chanson de Brassens, « Heureux qui comme Ulysse » est une leçon d’humanisme, le film transpire la bonté du cœur, servie par un Fernandel magistral et bouleversant dans son rôle de fermier vieillissant et gouleyant, il symbolise à lui tout seul la générosité et l’aspect typique méditerranéen…
Il y a un côté réaliste et touchant dans « Heureux qui comme Ulysse », cette bonhommie de Fernandel qui parle sans cesse à son cheval, son compagnon, son animal de compagnie, lui seul peut comprendre le désarroi d’Antonin, bouleversé à l’idée de se séparer définitivement de sa bête, il y a une relation fusionnelle comme nombre de gens qui possèdent un animal…
La mise en scène de Colpi est sobre, simple mais jamais grossière, il règne un climat cordial tout le long et le passage avec l’agent de la circulation possède un humour burlesque que n’aurait pas renié un Jacques Tati…
« Heureux qui comme Ulysse » repose sur la composition de Fernandel qui porte le film à bout de bras mais les seconds rôles sont tout de même très intéressants, ils ont également leur place dans l’histoire…
Le dernier quart d’heure fait que l’on ne peut retenir ses larmes tant l’intensité dramatique y est prégnante et le dénouement naturaliste est magnifique…
Demeuré très rare et au succès mitigé lors de sa sortie, « Heureux qui comme Ulysse » a fait l’objet d’une sortie DVD chez Europacorp de grande qualité, si vous aimez les belles histoires, les films animaliers, les leçons de vie, ruez- vous sur ce film !
D’une grâce et d’une beauté indéniable aussi bien dans son fond que dans sa forme (les paysages sont tous magnifiques), « Heureux qui comme Ulysse » est une œuvre inoubliable, testament filmique de la carrière de Fernandel, puisque ce fut son ultime rôle…
A visionner absolument…
Note : 10/10

Dédicacé à Frédéric





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire