lundi 13 juin 2016

Le chat noir de Lucio Fulci, 1981


LE CHAT NOIR

De Lucio Fulci

1981

Italie/Grande Bretagne

Avec Mimsy Farmer, Patrick Magee, David Warbeck, Al Cliver, Dagmar Lassander, Daniela Doria, Bruno Corazzari

Fantastique/horreur

92 minutes

aka The black cat

aka Il gato negro

Musique de Pino Donaggio

D’après la nouvelle d’Edgar Poe

Synopsis :

Un village de Grande-Bretagne, début des années quatre-vingts…

Robert Miles, un sexagénaire, est réputé pour pratiquer la magie noire, il vit dans une luxueuse demeure et est connu de tous les habitants qui se méfient de lui, il a pour lubie de visiter le cimetière communal et de tenter une communication avec les défunts, insérant un microphone sur les tombes lors de cérémonies nocturnes…

Jill Travers, une touriste photographe américaine, rentre de manière fortuite dans un caveau souterrain, elle y découvre un squelette, le sergent Wilson, un policier, la sort de là et lui conseille de ne pas trop traîner dans ces endroits…

Des meurtres très violents sont perpétrés dans le village, une jeune fille, Maureen Gayson, est découverte tuée asphyxiée alors qu’elle batifolait avec son boy-friend ; sa mère Lilian meurt dans un incendie domestique provoqué sans la moindre explication…

L’inspecteur Gorley, dépêché de Scotland Yard, vient prêter main forte à Wilson et fait la connaissance de  Jill, qui va l’aider dans l’enquête en prenant des photos…

Il semblerait qu’un chat noir, animal de compagnie de Miles, soit le pilier central de tous ces carnages, Miles communiquant avec des forces mystérieuses par le biais du chat…

Une chose est certaine, tous les éléments concordent vers le chat qui en vient même à griffer brutalement Gorley après que celui-ci ait embrassé Jill…

Mon avis :

Tourné entre « L’au-delà » et « La maison près du cimetière », « Le chat noir » s’inspire librement d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe et Fulci parvient facilement à trouver sa place, acclimatant son style reconnaissable entre mille pour décliner une histoire qui tient la route, il évite de tomber dans le ridicule grâce à son talent et à la mise en forme très graphique qu’il emploie (des dizaines de gros plans fixes sur les regards des personnages, une caméra tantôt au ras du sol tantôt surélevée et pléthore de visions subjectives) renforçant l’efficacité du film…

Les comédiens sont convaincants (Mimsy Farmer et Patrick Magee en tête) et Fulci réemploie David Warbeck (vu dans « The beyond ») pour un rôle secondaire mais qui trouve bien sa place dans le scénario, Al Cliver vu dans « L’enfer des zombies » tient une prestation anecdotique en brigadier mais n’oublions pas que le personnage central c’est ce fameux chat noir qui attise toutes les attentions, nouveau venu dans le bestiaire des « animal attack » qui florissaient au cinéma bis transalpin de l’époque…

L’atmosphère baroque chère à Fulci est bel et bien prégnante dans « Le chat noir » qui donne la part du lion à des effets gore assez craspecs mais surtout la musique de Pino Donaggio qui est magnifique, elle est pour les deux tiers dans la réussite du métrage, à la fois entêtante et angoissante, presque lyrique, le score est sublime…

Malgré qu’il soit mineur dans la prolifique carrière de Fulci, ce « Chat noir » reste tout de même une réussite, pas impérissable mais d’un traitement honnête, il fait partie dans le temps des « bonnes années » pour Fulci qui allait partir en descente plus tard…

Les paysages de Grande-Bretagne sont magnifiques et les rendus nocturnes (nombreux) accentuent bien l’angoisse provoquée et voulue par Fulci…

Bref, que du bon et surtout une tentative réussie qui prouve bien l’adaptabilité propre au cinéma italien à mettre en scène des classiques de la littérature gothique (il suffit de se remémorer la trilogie d’Antonio Margheriti, tournée quelques années auparavant)…

A découvrir pour les fans d’histoires tordues et d’ambiances glauques…

Note : 9/10




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire