samedi 25 juin 2016

Les 8 salopards de Quentin Tarantino, 2015

LES HUIT SALOPARDS
de Quentin Tarantino
2015
Etats-Unis
Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Channing Tatum, Walton Goggins, James Parks, Dana Gourrier, Demian Bichir, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern
Western atmosphérique
Aka The hateful eight
Musique d’Ennio Morricone
167 minutes
Produit par la Weinstein Company
Budget : 54 000 000 dollars
Recettes mondiales : environ 156 000 000 dollars
Oscar 2016 de la meilleure musique de film
Edité en blu ray chez M6 vidéo
Synopsis :
ATTENTION SPOILERS IL EST IMPERATIF D’AVOIR VU LE FILM POUR LIRE CE QUI SUIT
Etats unis, Wyoming et Colorado, quelques années après la guerre de Sécession, dans un endroit montagneux et enneigé, isolé et en plein blizzard…
Le major Marquis Warren, un homme noir, est accueilli en route dans la diligence où se trouvent Daisy Domergue et John Ruth, un chasseur de primes, Ruth « teste » Warren et l’abreuve de questions, l’ayant neutralisé au préalable en le forçant à se débarrasser de ses colts ; Daisy doit être pendue et sa capture rapportera 10 000 dollars à Ruth…
La ville de destination est Red Rock…
Alors que Warren dévoile une lettre qu’il a reçu de la part du président Abraham Lincoln, Daisy crache dessus, énervé, Warren la frappe au visage et cette dernière entraine Ruth dans sa chute de la diligence…
Un troisième homme, Chris Mannix, en passe d’être promu shériff de Red Rock, fait son apparition et les trois hommes (toujours avec Daisy) se réfugient dans la taverne relais de diligence de Minnie Mink, ils y trouvent Oswaldo Mobray, un bourreau, le général Sanford Smithers, un vieil homme avachi dans son fauteuil Chesterfield et Joe Gage, un conducteur de troupeaux…
Une atmosphère louche et glaciale imprègne le lieu…
Jody, le frère de Daisy, a élaboré un plan machiavélique pour tenter de faire libérer sa sœur et ce que Warren, John Ruth et Mannix ignorent, c’est qu’ils sont tombés dans un guet-apens et que tous les hommes présents dans le relais sont des complices de Jody !
Mon avis :
Avec « Les huit salopards » Tarantino signe simplement son meilleur film…
Tous les codes scénaristiques tarantinesques sont ici déclinés, décuplés et bonifiés pour qu’au final, le spectateur assiste à quasiment trois heures de pur bonheur ! « Les huit salopards » est l’héritier, dans la rigueur de l’histoire, de « Pulp fiction » et Tarantino réalise ici une trame proche de son film qui eut la palme d’or en 1994, du moins dans le découpage des plans et dans ces flashbacks qui interviennent aux deux tiers du film…
C’est cette inventivité qui fait toute la différence et Tarantino s’applique comme personne pour faire se « recoller les morceaux » et ainsi nous bluffer complètement, tout est lié, aussi bien le comportement des personnages que le « timing » de la continuité des scènes…
Le fond du film est atmosphérique et envoutant, la forme est parfois cocasse (les dizaines de fois où l’on ferme la porte avec les morceaux de bois et les clous) pour de grands moments de cinéma, quant au jeu des acteurs, encore une fois chez Tarantino, il est savoureux même si ce dernier ne peut s’empêcher de faire un clin d’œil graveleux et libidineux (avec la scène de la fellation en pleine neige, à l’instar de la sodomie de Marcellus Wallace dans « Pulp fiction » avec la « crampe »)…
Bourré de clins d’œil cinéphiliques à ses précédents films, « Les huit salopards », c’est du grand Tarantino  avec en plus- value un « humour » déjanté qui se met en phase avec celui qui visionne le film lorsqu’il le prend au second degré…
Vraiment il y a tout dans ce film, de l’insolite de situations, des dialogues maitrisés de façon imparable, un jeu d’acteurs dantesque (et oui il faut tenir une heure et demie en huis clos avec un degré de température !), tout le monde semble s’être amusé pendant le tournage (dixit Samuel L. Jackson himself) et la musique d’Ennio Morricone est somptueuse, mettant le spectateur en immersion dès l’entame du film…
La jubilation à l’état pur avec également la touche « politically uncorrect » inhérente chez Tarantino, lorsqu’on connaît son cinéma on sait que le bougre prend souvent un malin plaisir à nous déstabiliser, ici ça ne loupe pas (le café empoisonné, le mensonge sur la lettre de Lincoln, la pendaison sauvage de Daisy, la référence à « Inglourious Basterds » avec le tir dans les testicules), Tarantino se lâche dans le trashy mais sans être au détriment de l’intérêt que l’on a pour l’histoire et pour connaître le dénouement…
Deux heures cinquante où l’on ne voit pas le temps passer tant la densité et la présence énorme de relief s’avèrent prégnantes dans « Les huit salopards », hypnotique et magnifié par cette neige et par le souffle du blizzard, que Tarantino met en valeur par des cadrages lointains de montagnes et d’étendues magnifiques…
Jennifer Jason Leigh, Kurt Russell et Samuel L. Jackson mais également tous les seconds rôles et même le trio de femmes assassinées apportent des compositions inoubliables et cette singularité, cette rigueur, ce sens de la mise en scène, cette maitrise du propos font culminer « Les huit salopards » dans le top 3 des meilleurs westerns de tous les temps pour la période post 2000…
Jouissif à tous les niveaux, « Les huit salopards » est incroyable à visionner et tous les cinéphiles prendront forcément un immense plaisir en le regardant…
Un bijou, une pépite, un must have absolu, LE film qui manquait au cinéma américain et que Tarantino nous offre sur un plateau…
Obligatoire !

Note : 10/10








1 commentaire:

  1. Un film très décent que vous pouvez regarder ici vous-même https://fullfilmstream.net/ J'aime bien et surtout qu'il est entièrement gratuit

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