dimanche 3 juillet 2016

Into the wild de Sean Penn, 2007

INTO THE WILD
de Sean Penn
2007
Etats Unis
Avec William Hurt, Emile Hirsch, Kristen Stewart, Jena Malone, Marcia Gay Harden, Catherine Keener, Hal Holbrook
Fable initiatique
148 minutes
Budget : 15 000 000 dollars
Synopsis :
Arizona, Dakota, Californie, Colorado, début des années quatre- vingt dix…
Christopher Mc Candless est un étudiant fraîchement diplômé de son école, il fait la fierté de sa sœur Carine, de sa mère Billie et de Walt, son père…
Alors que la famille déjeune dans un luxueux restaurant, Christopher fait part de ses projets et dispose d’une forte somme d’argent favorisant son entrée dans une prestigieuse école d’élite, tout semble lui sourire et aller pour le mieux pour le jeune homme…
Mais, par un coup de tête et un coup de folie, Chris plaque tout du jour au lendemain, envoie tout son argent à une œuvre de bienfaisance et part avec son baluchon en ayant le strict nécessaire…
Il fait du stop et est pris en voiture par Jane et Rainey, un couple de hippies, il devient « Christopher Supertramp », Christopher le « vagabond » et sillonne les coins perdus d’Amérique, il trouve refuge dans un bus désert et désaffecté, et décide d’appréhender la nature à l’état brut, refusant le confort et les codes de la société moderne…
Le film raconte son histoire, ses périples, ses rencontres et se clôt par une issue tragique…
Mon avis :
Acteur et metteur en scène engagé et n’hésitant pas à aller sur tous les fronts pour des causes politiques ou sociétales, Sean Penn fait preuve d’une grande sincérité et d’une immense ouverture d’esprit, ici avec « Into the wild », il délivre une fable naturaliste et humaniste d’une grande franchise et d’une liberté de ton « freestyle » très personnelle de sa part…
Le film pourra donc parfois rebuter les spectateurs lambda puisque Penn est parfois victime des « limites » de son cinéma, son propos étant à la fois original et insolite…
Un jeune homme (magnifique Emile Hirsch) coupe court avec tout pour se projeter et se concentrer dans une symbiose avec la nature : le propos n’est pas nouveau et fut déjà adapté au cinéma dans des films comme « Dersou Ouzala » de Kurosawa ou dans de nombreux westerns, « Into the wild » est une aventure humaine sur l’acclimatation de l’homme face à la nature, ici Sean Penn traite son postulat avec une grande intelligence et n’omet pas de gratifier le spectateur de paysages sublimes, grâce à des techniques de cadrages proprement hallucinantes…
La personnalité du jeune Christopher est touchante et il s’agit d’un adulte de la plus grande maturité d’esprit, cultivé et faisant référence aux ouvrages qu’il affectionne d’illustres écrivains (Tolstoï, par exemple), il se réfère à toute une culture qui va forger son mode de vie, loin du confort et de la facilité, pour embrayer sur une existence rude et minimaliste faite de débrouille et de lutte pour sa survie…
Pour désamorcer le côté nihiliste de l’histoire, Sean Penn intègre habilement des tierces personnes dans l’histoire (le couple de hippies, le vieil homme –qui vaudra un Oscar à Hal Holbrook pour sa composition très touchante-) mais se concentre toujours sur deux thématiques : la beauté de la nature, où puiser la force d’y vivre ?...
Comme tout mortel le sait, la nature est et sera la plus forte et l’épilogue funeste du film laissera un goût amer comme si tous les efforts, tous les sacrifices de Christopher avaient, au final, contribué à son délitement…
Très beau film, « Into the wild » s’étire parfois un peu trop par des répétitions de situations mais dans un cadre différent à chaque fois, il fait la part belle aux relations humaines et à la liaison entre l’humain et le naturel et chaque plan est méthodiquement mis en scène par un Sean Penn sincère et qui semble connaître ce dont il traite…
Beaucoup d’émotion, notamment lors du pré-générique, et une technique irréprochable font d’ »Into the wild » un très grand film, à part de tous les autres, il est à l’image de la marginalité qu’il filme pendant près de trois heures : hypnotique et entêtant…
A regarder magistralement comme un documentaire sur la nature, il s’y greffe l’histoire d’un homme comme une quête initiatique ponctuée de passages inoubliables…
Sean Penn a frappé très fort avec ce film, il convient à tous les publics, ici pas de violence ni de tonitruances mais la beauté des images que l’on doit savourer comme elle se mérite…

Note : 8.5/10





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