samedi 2 juillet 2016

Phantom of the paradise de Brian de Palma, 1974

PHANTOM OF THE PARADISE
de Brian de Palma
1974
Etats-Unis
Avec Jessica Harper, Paul Williams, William Finley, Gerrit Graham, George Memmoli
Film fantastique musical
87 minutes
Budget : 1 300 000 dollars
Grand prix du jury Festival d’Avoriaz 1975
Synopsis :
Etats-Unis, début des années soixante-dix…
Swan est un génie de la musique, il a composé ses premiers succès très jeune et est devenu disque d’or à l’âge de quatorze ans ; depuis il est producteur de la maison de disques Death records  et il a installé son siège dans une immense tour, il auditionne des dizaines de vocalistes, aidé par Arnold Philbin,  son régisseur, qui a la main leste avec les jeunes filles qu’il reçoit…
Lors d’un concert des Juicy fruits, Winslow Leach, un chanteur également pianiste, est recruté par Arnold, qui lui promet monts et merveilles…
Pensant obtenir la tête du hit- parade, Winslow se rend au siège de Death records, il est viré manu militari, considéré comme indésirable…
Phoenix, une chanteuse talentueuse, retient l’attention de Swan, alors que Winslow fou furieux d’avoir été évincé, rentre de force à Death records, il casse tout le matériel et se fait brûler atrocement et accidentellement par une presse à disque !
Mutilé, Winslow tombe dans un canal…
Swan projette de créer un endroit de concerts appelé le « Paradise », alors que la scène est mise en place, Winslow réapparait, affublé d’un casque !
Sa vengeance sera terrible et exemplaire, il va décimer tous les musiciens et fera payer à Swan tout le mal qu’il lui a fait !
Mon avis :
Il y a eu très peu de comédies musicales estampillées « opéra rock » teintées de fantastique, on les compte sur les doigts d’une main (« Tommy » de Ken Russell ou « The Rocky horror picture show »), ici, avec « Phantom of the paradise », le genre excelle et se fait porter au firmament par un De Palma en état de grâce…
Très abouti dans sa mise en scène mais aussi dans la frénésie qu’il dégage, « Phantom of the paradise » emploie des techniques de plans novatrices et d’une habileté imparable (les split screens, notamment) et cela sert à rehausser l’intrigue, déjà très originale voire carrément iconoclaste…
L’aspect baroque est poussé à son summum dans « Phantom of the paradise », une cavalcade de séquences, une furie de vrombissements filmée de façon épileptique mais jamais saugrenue ou ridicule…
Au bout du premier quart d’heure, on a compris où De Palma voulait en venir, le postulat est établi et rien ne pourra plus l’arrêter, le spectateur est dès lors pris dans un tourbillon incessant ponctué de musique et de shows entrainants et jubilatoires…
C’est aussi un splendide numéro d’acteurs avec Jessica Harper qui tournera dans « Suspiria » trois ans plus tard, ce film la révèle, elle est fantastique ;  les seconds rôles sont épatants avec Gerrit Graham et George Memmoli en imprésario rondouillard et libidineux, les deux principaux comédiens (William Finley et Paul William) créent un antagonisme inédit au cinéma, avec des références au « Fantôme de l’opéra » ou à « Faust », des références il y en a plein d’autres, De Palma rendant un hommage appuyé à son « maitre », sa principale référence (Alfred Hitchcock) en plagiant la scène de la douche de « Psychose » sur un mode comique poltron…
Certains passages sont inoubliables comme lorsque le fantôme est allongé sur le toit vitré et qu’il observe Swan et Phoenix se bécoter ou les courses du fantôme dans les couloirs filmés à deux cents à l’heure…
Dans le film, on voit des substances médicamenteuses, l’atmosphère qui y règne laisse à penser que « Phantom of the paradise » est un immense trip hallucinatoire, déjanté et totalement assumé !
Totalement jouissif de bout en bout et jamais ennuyeux, « Phantom of the paradise » porte toute une innovation cinématographique, issue du cinéma indépendant, et même plus de quarante ans après, sa jeunesse, la façon dont l’histoire est traitée et son énergie font que le film n’a pas pris une ride…
Un régal pour tout cinéphile, transgressant toutes les conventions et explosant la morosité du cinéma d’alors, « Phantom of the paradise », par sa bipolarité et le traitement qui en est fait par De Palma, est un must inoubliable !

Note : 10/10





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