samedi 9 juillet 2016

La malédiction du pharaon de Lucio Fulci, 1982

LA MALEDICTION DU PHARAON
de Lucio Fulci
1982
Italie/Etats-Unis
aka Manhattan Baby
Avec Christopher Connelly, Giovanni Frezza, Carlo de Mejo, Lucio Fulci, Brigitta Boccoli, Laura Lenzi (aka Martha Taylor), Cinzia de Ponti
Film fantastique
89 minutes
Musique de Fabio Frizzi
Produit par Fulvia films
Maquillages de Maurizio Trani
Edité en DVD chez Neopublishing
Synopsis :
Un site d’Egypte, au début des années quatre-vingts…
George Hacker, un archéologue visite différents endroits, il est accompagné d’Emily, sa femme, et de leur fille, la jeune Susie ; alors qu’Emily prend des clichés photographiques, Susie disparaît subitement ; George, avec un de ses collaborateurs, s’introduit dans un temple qui semble être un mausolée, les deux hommes tombent dans un précipice et George perd la vue alors que son collègue meurt empalé !
Susie fait la connaissance d’une mystérieuse vieille femme qui lui donne un talisman…
De retour à New York, les parents et leur fille retrouvent Tommy, le jeune fils, qui était gardé par Jamie Lee, la baby sitter…
Après avoir vu un éminent médecin, le diagnostic pour George est qu’il retrouvera la vue d’ici quelques mois…
D’étranges phénomènes vont se produire dans l’appartement, avec comme point d’orgue une possession de Susie, bientôt les décès sont nombreux ; Luke, un collègue d’Emily, un agent de sécurité tué dans un ascenseur et même Jamie Lee…
La gamine, hospitalisée d’urgence, est en état de mort cérébrale !
Et si le fameux talisman égyptien était la cause de toutes ces catastrophes ?
Mon avis :
Lucio Fulci est un éminent metteur en scène qui a travaillé et contribué à rendre ses lettres de noblesse au cinéma fantastique italien avec d’immense chefs d’œuvre qui ont fait date dans le genre, soyons honnêtes, « La malédiction du pharaon » est un film mineur dans sa carrière, mais cela ne veut pas dire qu’il ait échoué dans sa tâche, il a bricolé son film comme il a pu et avec les moyens qu’on a bien voulu lui mettre à disposition…
Fulci emprunte certaines thématiques chères au cinéma d’horreur avec notamment « L’exorciste » et « Poltergeist », ces deux références sont flagrantes dans « La malédiction du pharaon » mises à la sauce « grindhouse » avec l’exubérance chère au Maestro…
Du coup, certaines séquences sont un peu maladroites voire risibles (le passage avec le masque, la scène de l’ascenseur) mais d’autres, par contre, sont très efficaces (l’introduction avec les superbes décors de pyramides, l’attaque des oiseaux, le sable dans la chambre et le final glaçant) et procurent pertinemment la sensation de terreur voulue par Fulci…
C’est surtout la splendide musique de l’immense Fabio Frizzi qui est pour les trois quarts dans la réussite du film, d’ailleurs le score fait partie intégrante du métrage et se décline de nombreuses fois pour appuyer et transcender les séquences de peurs…
Comme pour « La maison près du cimetière », Fulci axe l’intégralité de son film sur les peurs enfantines, ce qui va lui servir de levier pour appuyer son propos et la terreur qu’il veut infliger au spectateur, comme pour son prédécesseur, c’est, ma foi, fort réussi, Fulci vise juste !
Il met en équation les mêmes idées que pour « L’au-delà » ou « Frayeurs » mais avec le côté exotique de l’Egypte, mais la malédiction n’est plus « la porte de l’enfer » mais le parallélisme entre l’appartement et le temple du début, l’effet de surprise fonctionne très bien et la réalisation nous gratifie de passages assez durs (le visage massacré par les chouettes et autres oiseaux n’est pas sans rappeler la séquence des araignées de « The beyond »), il y a également des similitudes dans certains plans (la fillette blonde à l’hôpital est en corrélation avec la gamine de « New York ripper ») et le thème musical de « Manhattan baby » est épaulé par d’autres musiques comme celles de « L’enfer des zombies », « L’au-delà » ou « Frayeurs », seule la musique du générique final est bien authentiquement celle de « Manhattan baby »…
Christopher Connelly joue juste ce qu’il faut et certains dialogues sont plutôt schématiques mais on s’en fiche, l’intrigue, en elle-même, est suffisamment captivante pour provoquer l’intérêt et sans être un chef d’œuvre, « La malédiction du pharaon » propulse bien les idées de Fulci grâce à une habileté dans le déroulement des plans…
Encore une fois, on peut dire que Fulci est en forme et qu’il maitrise bien son canevas scénaristique malgré quelques petits défauts mineurs…
« Manhattan baby » est un film qui passe comme une flèche et que tout fan de cinéma fantastique italien pourra savourer sans difficulté…
Le DVD de Néopublishing est de qualité, bref foncez !  

Note : 8/10





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