samedi 23 mai 2015

Othello d'Orson Welles, 1952

OTHELLO
d’Orson Welles
1952
Etats-Unis
Avec Orson Welles, Suzanne Cloutier, Micheal Mac Liammoir, Robert Coote, Hilton Edwards, Fay Compton
91 minutes
Décors d’Alexandre Trauner
Edité en blu ray chez Carlotta films
D’après l’œuvre de William Shakespeare
Synopsis :
Au sein des doges vénitiennes, Othello dit le Maure de Venise, un membre éminent de la garde militaire du sénateur Barbantio, tombe raide amoureux de sa fille, la sublime Desdémone, et l’épouse sur le champ…
Iago, un des lieutenants d’Othello, est jaloux de ce mariage et colporte dans tout Venise des rumeurs méchantes et infondées pour faire casser et plier le couple, Barbantio en est informé à vitesse grand V et commence à douter de l’honnêteté d’Othello…
Iago fomente un piège machiavélique pour faire capoter la confiance qu’avait Othello en Desdémone, il organise un complot pour faire passer la belle comme adultérine…
Un mouchoir qu’Othello avait offert comme cadeau de noces à Desdémone se perd et est retrouvé sur un autre homme…
Naïf, Othello gobe tout le stratagème et violente Desdémone avant de l’étrangler sur un lit, lit qui sera son linceul…
Voulant mettre fin à ses jours, Othello décède à son tour…
La tragédie se clôt par une veillée funèbre, que l’on aura vue en prologue du film…
Mon avis :
Palme d’or au festival de Cannes en 1952, « Othello » est le témoignage de la quintessence du cinéma créé et formé par Orson Welles, dans sa période shakespearienne au même titre que « Macbeth »…
Tourné au Maroc à Essaouira pour des raisons de commodité, « Othello » fut victime de nombreux problèmes budgétaires suscitant moult arrêts de tournage, Welles dut d’ailleurs injecter l’argent des bénéfices d’autres films qu’il tourna en simultané pour pérenniser son métrage…
Soyons clairs, le résultat résultant est tout bonnement SENSATIONNEL, très peu de grands cinéastes peuvent fournir autant de grâce, d’application que Welles pour ses films…
Chaque plan n’excède les cinq secondes, ce qui rend encore plus dense « Othello », bardé de trouvailles techniques ultra novatrices et modernes pour le début des années cinquante, dans un déluge de séquences picturales à se plaquer au sol, Welles réinvente Shakespeare au cinéma et rend à l’auteur ses lettres de noblesse dans sa transfiguration artistique et cinématographique, conviant le spectateur à une apothéose grandeur nature…
Tout est fouillé, travaillé et élaboré de main de maitre par un Welles implacable et sûr de lui, rien n’est laissé au hasard et on peut savourer des techniques presque proches du cinéma fantastique lors de scènes incroyables, presque lunaires (le prologue magnifique de la veillée mortuaire, les oiseaux virevoltant dans le ciel, les cadrages de folie, le plan du caniche dans le sauna…).
Suzanne Cloutier de par sa beauté cristalline et hors normes semble être une fée évadée dans un cauchemar et Welles de sa carrure imposante offre un jeu viscéral amplifié par une présence remarquable à tous les niveaux…
« Othello » c’est du High level puissance 10 000, du cinéma élitiste MAIS tout à fait accessible, qui révolutionna le septième art par une prestance et un jeu graphique encore bluffants de nos jours…
L’impact de fascination n’a pas pris une ride et je vous recommande de « visiter » ce film un peu comme on visite un grand musée, avec une curiosité aiguisée et un appétit cinéphile de se confronter à de multiples surprises…
Une bombe absolue !

Note : 10/10







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