dimanche 3 mai 2015

Survivance de Jeff Lieberman, 1981

SURVIVANCE
De Jeff Lieberman
Etats-Unis
1981
Aka Just before dawn
Avec George Kennedy, Gregg Henry, Chris Lemmon, Deborah Benson
93 minutes
Musique de Brad Fiedel
Slasher de haut niveau
Synopsis :
Une région montagneuse des Etats-Unis, au début des années 80…
Cinq amis, Warren, Constance, Jonathan, Megan et Daniel entreprennent de faire du camping sauvage dans une contrée isolée, au milieu de paysages magnifiques…
Un homme, un prêtre alcoolique, se fait agresser dans un vicaire en ruine situé en plein milieu de la forêt, il tombe inopinément sur le camping-car des cinq jeunes et les supplie de l’emmener avec eux, ce qu’ils refusent…
Une famille de dégénérés rôde dans cette campagne et va faire l’enfer aux campeurs, en les harcelant avec un unique but : les tuer !
Les jeunes, d’abord insouciants, devront avoir les nerfs solides pour se dépêtrer de ce cauchemar, d’autant que la nature hostile et impénétrable ne sera pas favorable pour les aider…
Un long calvaire semé d’embûches s’amorce…
Mon avis :
Il existe des films qui bonifient le genre auquel ils s’apparentent par leur force, leur charisme et l’aura qu’il dégage irrémédiablement, on peut dire aisément que « Survivance » se range dans cette catégorie, en liaison avec le slasher, mais en y imputant une telle vision immersive, une telle grâce et un tel talent dans l’insolite que le spectateur s’imprègne instantanément dans le métrage et ce, dès les premières secondes…
Tout est configuré pour exercer une fascination, en partie due à la beauté des paysages et à la sensation d’étouffement lors des séquences nocturnes, le sentiment de « piège » irradie aussi bien les protagonistes du film que le spectateur, pris en tenailles dans un long cauchemar stressant et délicieux en même temps…
L’aspect de géméléité consanguine rajoute un degré dans l’horreur et amplifie le malaise provoqué, exactement comme dans des films comme « La colline a des yeux », « Tourist trap » ou plus récemment « Wolf creek », les références sont nombreuses mais « Survivance » se démarque en sortant du lot pour imposer sa patte, son style savoureux inhérent aux chefs d’œuvre du survival américain, sa filiation directe est bel et bien le « Délivrance » de John Boorman…
La neutralité des personnages principaux fait que l’on n’a pas envie de les voir se faire zigouiller, à contrario de la saga des « Vendredi13 » avec ses jeunes débiles et peu attrayants, ici on suit le déroulement de l’histoire sans parti pris grâce à une mise en scène intelligente de la part de Lieberman, qui évite les raccourcis et la facilité, souvent employée dans les slashers de cette époque…
Son film se rapproche plus de films comme « Unhinged » ou même de « Psychose » que des succédanés horrifiques qui florissaient à la pelle dans le cinéma américain des eighties, plombés par la vénalité et la réalisation faite à la va-vite…
Non seulement « Survivance » est une grande réussite mais, outre le fait de passer un bon moment, il arrive à revigorer le genre du slasher en étant INSOLITE, c’est exactement le terme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai achevé le visionnage…
Sous couvert d’un style, « Survivance » le réinvente totalement, effaçant les codes pour les récréer lui-même, sans besoin de quiconque…
Imparable et ayant bâti le renouveau d’un cinéma balbutiant et victime d’embolies stylistiques dès sa naissance, « Survivance » est un film qu’il faut voir impérativement, tout vient de ce film magistral qui redonna ses lettres de noblesse au slasher…

Note : 10/10







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