vendredi 12 février 2016

Les prédateurs de la nuit de Jess Franco, 1988

LES PREDATEURS DE LA NUIT
de Jess Franco
1988
France
Aka Faceless
Aka Los predatores de la noche
Avec Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Caroline Munro, Chris Mitchum, Telly Savalas, Howard Vernon, Lina Romay, Anton Driffing, Thilda Thamar, Florence Guérin, Christiane Jean, Stéphane Audran
Film fantastique
94 minutes
Ecrit par Fred Castle
DVD édité chez René Château
Effets spéciaux de Benoit Lestang
Musique de Romano Musumarra
Synopsis :
Paris, fin des années quatre-vingt, le soir de Noël…
Le docteur Flamand est un éminent chirurgien esthétique qui dirige une clinique privée, Les Mimosas, à Saint-Cloud, en périphérie parisienne…
Alors qu’il passe une soirée au Fouquet’s, sa sœur, Ingrid, est agressée dans un parking souterrain et défigurée par une de ses anciennes patientes mécontente du sort qui lui a été réservée, elle jette de l’acide sur le visage d’Ingrid !
Avec l’aide de son assistante Nathalie (qui est également sa maitresse), Flamand kidnappe des jeunes femmes afin de leur retirer leur enveloppe cutanée pour reconstruire le visage de sa sœur…
Nathalie enlève Barbara Hallen lors d’une séance de mannequinat, son père engage un détective, Sam Morgan, pour retrouver la trace de Barbara…
Les investigations de Sam l’amènent dans les quartiers chauds de la capitale, notamment à la discothèque Megatown…
Flamand et Nathalie s’y trouvaient peu de temps avant et avaient rencontré l’actrice Florence Guérin, droguée et victime d’un rapt, la jeune femme va servir à un ancien chirurgien SS pour remodeler le visage d’Ingrid…
Sam parvient à retrouver la trace de Barbara et s’infiltre in extremis dans la clinique…
Mon avis :
Inspiré de la trame scénaristique du chef d’œuvre de Franju « Les yeux sans visage », « Les prédateurs de la nuit » en est une déclinaison moderne très ancrée dans l’esprit des films d’horreur des années quatre- vingt…
Quel casting ! Un Helmut Berger impérial, une Brigitte Lahaie perverse et classe en même temps et une flopée de seconds rôles indélébiles (Chris Mitchum, le fils de Robert, Telly « Kojak » Savalas, Caroline Munro qui se révèle parfaite et plein d’autres comédiens comme Anton Driffing qui porte vraiment son personnage d’ancien SS sur lui –il a la tête de l’emploi-mais aussi Christiane Jean, aperçue dans l’épisode des Brigades du tigre « La grande duchesse Tatiana » où elle incarnait le rôle titre)…
La musique de Romano Musumarra (le compositeur à succès de Jeanne Mas) joue un rôle prépondérant dans le film, cette musique est hypnotique et entêtante et s’inscrit habilement dans la continuité du film (le passage au Megatown sent le vécu, tous ceux qui fréquentent ou fréquentèrent les discothèques parisiennes s’y reconnaitront)…
Le monde de la nuit, l’écosystème nocturne justifient bien le titre du film et l’on est pris dans l’action du début à la fin, un vrai régal !
Ponctué de séquences gore plutôt gratinées (perceuse, tronçonneuse, arrachage de bras à la machette, scènes de chirurgies assez dégueux et on a droit à une seringue plantée dans l’iris d’un oeil), « Les prédateurs de la nuit » est un Franco de très grand cru et le scénario co écrit par René Château sous le pseudonyme de Fred Castle respire la passion à cent pour cent, Château ayant distribué moult de films d’horreur au début des années quatre-vingt, c’est lui qui a démocratisé le genre auprès du grand public et son empreinte se ressent largement dans « Les prédateurs de la nuit »…
Envoutant au niveau érotique, « Les prédateurs de la nuit » n’est cependant pas un film sexiste, chaque personnage est à sa place et a une position bien définie (lorsque Gordon tente de violer Barbara, il est « puni », la relation entre Nathalie –Brigitte Lahaie- et Flamand – Helmut Berger- est nette et sans équivoque), Florence Guérin, égérie des revues érotiques de l’époque, se révèle excellente comédienne dans son propre rôle et croit en son personnage totalement, véritable icône des nuits parisiennes…
Gordon, le sbire de Nathalie, a une tête à faire peur à une couvée de singes et sa déviance est claire (il embrasse la tête d’une décapitée !), la ville de Paris et ses monuments sont bien retranscrits (la Tour Eiffel, l’hôtel Concorde Lafayette, le Fouquet’s), Franco joue habilement des atouts de la capitale pour attirer le « touriste spectateur », apportant une plus-value au métrage, déjà très dense au niveau des décors…
Fascinant et à la fin très originale (on suppose un post happy end mais rien n’est sûr !), « Les prédateurs de la nuit » ne s’oublie pas, c’est le témoignage de toute une génération de passionnés du film fantastique qui rend hommage à ses prédécesseurs avec pour seul et unique but : nous apporter du plaisir…
Il peut être vu et revu toujours avec la même jubilation et demeure un film fétiche pour beaucoup de cinéphiles friands des œuvres de Jess Franco, celui-ci a tapé dans le mille et a bénéficié de moyens conséquents pour appuyer son histoire…
Le résultat final est fabuleux, on a qu’une seule envie, le remater aussitôt…
Un MUST

Note : 10/10




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