dimanche 21 février 2016

MORITURI de Bernhard Wicki, 1965

MORITURI
de Bernhard Wicki
1965
Etats-Unis
Avec Marlon Brando, Yul Brynner, Janet Margolin, Trevor Howard, Martin Benrath
Fresque de guerre
128 minutes
Synopsis :
Tokyo et Inde, été 1942…
Le cargo allemand SS Ingo est amarré au port de la ville, il doit transporter une immense cargaison de caoutchouc jusqu’à Bordeaux, en France, il est dirigé par le capitaine Muller, un homme intransigeant et porté sur la bouteille…
L’agent secret britannique Robert Crain est mandaté par la résistance avec pour mission de désamorcer une vingtaine d’explosifs disséminés sur le navire, pour ce faire il doit se faire passer pour un éminent général de la Wehrmacht, afin de ne pas attirer de soupçons, on lui confie des faux papiers SS et des photos factices de sa famille…
Crain embarque mais ne se doute pas que Muller peut à tout instant faire détruire le navire en cas de représailles en mer…
Le docteur Ambach, un des passagers, est terrorisé à l’idée du prolongement du voyage, il le fait savoir à Muller qui n’a que faire de ses préoccupations…
Crain se cache dans les cales du cargo et parvient à couper les fils des explosifs après les avoir localisés de façon méthodique…
Une nuit, un bateau de prisonniers est repéré et accoste le SS Ingo, Esther, une jeune juive condamnée à la déportation, se trouve parmi les réfugiés accueillis, Crain, probablement amoureux d’elle, essaie de la convaincre de faire équipe avec lui pour sauver leurs peaux…
C’est alors qu’un destroyer bombarde le navire !
Mon avis :
Film très rare, ce qui renforce l’intérêt à le voir si on tombe dessus, « Morituri » est une superproduction du même acabit que « Le jour le plus long » ou « Coulez le Bismarck », une fresque maritime de guerre dotée d’une parabole sur les aventures humaines fidèle à Hollywood et servie par des acteurs flamboyants (Brando comme toujours est habité par son personnage et Yul Brynner est en roue libre dans un rôle à contre-emploi si l’on en juge à ses précédents métrages)…
Il s’agit d’un véritable navire reconstitué et la majeure partie du temps, l’action se déroule sur celui-ci et en pleine mer, la crédibilité de la mise en scène explose lors du plan final, remarquable de maitrise technique et projetant ainsi le spectateur dans une aventure à la fois à suspense et touchante (le personnage d’Esther) qui en fait un plaidoyer sur le pacifisme et l’absurdité des guerres…
Bardé de moyens financiers conséquents, « Morituri » fascine par son côté frontal, le seul petit reproche que l’on pourrait lui attribuer est l’austérité des dialogues (d’un autre âge et que seuls les spectateurs habitués aux « vieux films » pourront capter, les autres, habitués au cinéma moderne des années 2010 trouveront peut- être datées les conversations)…
L’interprétation est égale à la direction des acteurs, Bernhard Wicki a coréalisé « Le jour le plus long » et il sait comment faire avancer l’intrigue de son film, qu’il dote d’une habileté indéniable par un montage qui ne s’embarrasse pas de plans inutiles, tout est cadré et calibré pour maintenir l’attention du spectateur…
Bénéficiant d’une solidité scénaristique de haut niveau et originale car les faits retracés ne sont pas d’une réalité historique, « Morituri » a le double avantage de faire passer un excellent moment au spectateur et de transfigurer le sens de l’histoire (la deuxième guerre mondiale) en un discours humaniste de portée universelle…
Tentative intéressante et louable, « Morituri » est un chef d’œuvre du film de guerre américain, tous publics et qui ravira aussi bien les cinéphiles exigeants que les fanatiques de ce genre facile d’accès car populaire…

Note : 10/10






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