samedi 5 mars 2011

UNHINGED de Don Gronquist, 1982 - un slasher anti conventionnel

UNHINGED
De Don Gronquist
1982
Etats Unis

Synopsis :
Etats Unis,1982.
Des étudiantes prennent la route le long d’une région boisée.
Leur bagnole tombe en panne, elles sont recueillies dans un manoir par une étrange femme.
Bientôt, elles vont rapidement piger qu’elles n’auraient jamais dû mettre les pieds dans cette demeure.
Mais il est peut être déjà trop tard !

Critique :
Surfant sur la vague très en vogue des slashers (on est en plein dans l’époque, qui était, alors, à son apogée), le père Gronquist en réalise là, avec « Unhinged » un des meilleurs ersatz .
Son métrage se distingue bien de ses homologues grâce à une assimilation certaine avec le « Psychose » premier du nom d’Hitchcock, tourné vingt ans auparavant.
En effet, on est bien plus proche du film psychanalytique que du slasher bourrinant .
Ici, pas d’effets grandiloquents ni de surenchère gorasse mais bien une atmosphère, une transpiration des lieux sur le climat délétère où déambulent les protagonistes, exacerbés par une schizophrénie ambiante des plus dégénérée.
Les orages synthétiques rappellent les moyens limités avec lesquels l’œuvre a été mise en boite mais la maîtrise certaine et indéniable de Gronquist fait expressément omettre les quelques imperfections : en gros, on est pris dans le film et ce, du prologue au dénouement !
Incroyable d’audace et véritablement surprenant (voire électrisant !) le final se démarque totalement des épilogues classiques inhérents aux slashers, pour y apporter un malaise beaucoup plus amplifié !
On n’est pas en reste non plus sur les rares meurtres filmés avec un réalisme sidérant et comportant des scènes chocs très professionnelles niveau maquillages, le tout transcendé par les ténèbres ou par les recoins de cette maison, pierre angulaire névrotique où errent les personnages psychotiquement atteints par une pathologie désaxée qui trouvera exultation et catharsis à l’issue de ce chemin de croix pour les malheureuses jeunes filles frêles et pures.
Très peu d’issue véritable, le spectateur (tout comme les héroïnes) est pris au piège !
Dans un dédale ultraparanoaique où se débrident les pulsions les plus ultimes et les bassesses les plus décadentes (un refoulement sexuel, une inhibition meurtrière sont en partie la cause des déploiements soudains de violence), il ne restera aucune échappatoire sinon un terme moins salvateur que funeste.
Un très bon témoignage de ce que pouvait être les productions de l’époque, à conseiller aux curieux et aux adeptes de situations déjantées.
Les autres apprécieront également pour l’action sans temps mort et surtout le dénouement qui se distingue réellement des autres slashers et qui fera toute la différence, amplifiant la terreur et rendant, par voie de conséquence, « Unhinged » un spectacle honorable et parfaitement digne du plus grand intérêt.


8.5/10

1 commentaire:

  1. A réserver tout de même aux inconditionnels et aux fans des années 70 et 80. Je doute que la nouvelle génération y trouve son compte.
    Tout le film est dédié à son ambiance lourde et inquiétante mais le rythme est lent et pourrait faire décrocher certains impatients.

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