jeudi 13 octobre 2016

La garçonnière de Billy Wilder, 1960

LA GARCONNIERE
De Billy Wilder
1960
Etats-Unis
avec Jack Lemmon, Shirley Mac Laine, Fred Mac Murray, Jack Kruschen, Ray Walston
125 minutes
Comédie dramatique
4 Oscars en 1960 dont celui du meilleur film et des meilleurs décors
Décors d’Alexandre Trauner
aka The apartment
Synopsis :
Etats Unis, New York, début des années soixante…
Calvin Clifford Baxter est un employé modeste et modèle, il travaille comme assistant administratif dans une entreprise d’assurances, au sein d’une immense tour…
Fran Kubelik, une très belle jeune femme, travaille comme liftière au sein de la même entreprise que Calvin…
 Jeff Sheldrake est leur directeur des ressources humaines ; Baxter a pour habitude de « prêter » son appartement à ses collègues pour que ceux-ci convient leurs amies à des parties fines, ce qui n’est pas du goût du voisinage de Baxter…
Le pauvre homme doit même des fois dormir dehors, les « hôtes » ayant du retard pour lui rendre les clefs de sa « garçonnière »…
Sheldrake fait miroiter à Baxter une augmentation de grade, celui-ci se voit donc contraint d’être soumis, appâté par le graal professionnel promis par le DRH…
Baxter est secrètement amoureux de Fran, un jour il comprend que celle- ci est l’une des maitresses de Sheldrake…
Fran est en fait malheureuse et dépressive, un soir elle avale une boite de somnifères, voulant mettre fin à ses jours…
Baxter la sauve in extremis grâce au docteur Dreyfus, un de ses voisins, qui lui pratique un lavage d’estomac…
Baxter démissionne de son travail et, le jour du nouvel an, Fran, rétablie, le retrouve chez lui…
Couple mignon et attachant, Baxter et Fran entament une partie de cartes…
Mon avis :
« La garçonnière » est un chef d’œuvre d’une fraîcheur et d’un rayonnement incroyables, c’est deux heures de spectacle jubilatoire avec des personnages touchants, l’interprétation est parfaite et à aucun moment Billy Wilder ne vire vers le vulgaire ou la violence, son film est fin et pudique et l’histoire d’amour qui y est contée est magnifique, alternant les passages comiques et les moments dramatiques…
C’est du très haut niveau de comédie américaine, Billy Wilder explore de nombreuses thématiques comme l’arrivisme, la convoitise mais aussi la méchanceté, les gens « sans gêne » et le manque de respect et de politesse…
Jack Lemmon est fabuleux dans son rôle de « gentil », de trop gentil, et le personnage de Fran incarné par Shirley Mac Laine semble être son tremplin vers une vie différente, une AUTRE vie…
Leur timidité n’est pas maladive mais très touchante et Wilder met en exergue leur candeur dans des séquences que l’on ne trouve nulle part ailleurs au cinéma (la raquette de tennis pour les spaghettis, la scène de la salle de bains, l’ascenseur bondé au début)…
Les décors d’Alexandre Trauner sont très impressionnants, Baxter étant un élément professionnel comme tant d’autres, perdu dans un dédale de bureaux, il semble comme du bétail avec les autres employés, il y a de l’uniformisation et le côté glaçant et impersonnel de la bureaucratie…
Ayant glané quatre Oscars, « La garçonnière » est un monument de la comédie américaine, un chef d’œuvre enjoué, bénéfique dont on sort rasséréné et la fin peut faire travailler l’imagination du spectateur, Wilder conclut son film de façon magistrale sur ce que l’on suppose comme le début d’une relation amoureuse…
Majestueux, « La garçonnière » est un film à voir et à revoir, Billy Wilder a atteint ici le sommet de son art cinématographique…

Note : 10/10





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