samedi 1 octobre 2016

Les raisins de la mort de Jean Rollin, 1978

LES RAISINS DE LA MORT
de Jean Rollin
1978
France
Avec Jean-Pierre Bouyxou, Jean Rollin, Brigitte Lahaie, Marie-Georges Pascal, Serge Marquand, Félix Marten
Fantastique
90 minutes
DVD édité chez LCJ
Blu ray édité chez Redemption vidéo
Titre américain : Grapes of death
Synopsis :
Dans les Cévennes, années soixante-dix…
Elisabeth et Brigitte, son amie, sont dans un train ; Elisabeth doit rejoindre son petit ami qui est viticulteur, il s’appelle Michel ; alors que le train s’arrête, un mystérieux individu s’introduit dans la rame et agresse puis tue Brigitte, Elisabeth a le temps in extremis de fuir…
La jeune femme est paniquée et après avoir couru pendant des heures, elle arrive chez Lucien, un vieil homme qui vit avec sa fille Antoinette, il semble que les habitants de cette région aient été contaminés par un pesticide radioactif transmis dans les vignes alentour…
Echappant une nouvelle fois à la mort, Elisabeth rencontre  Lucie, une jeune fille aveugle, elle recherche Lucas, son mari…
Petit à petit, les villageois zombifiés et avides de meurtres, envahissent le patelin !
Seuls Paul et Pierre, deux hommes non contaminés car ils n’ont pas consommé de vin, viendront à bout des zombies, à renfort de coups de chevrotine et de dynamite !
Ayant mis à l’abri Elisabeth, Paul et Pierre pensent être tirés d’affaire, c’est alors qu’Elisabeth retrouve Michel, il semble être contaminé, lui aussi !
Mon avis :
« Les raisins de la mort » est un film très important dans la carrière et la filmographie de Jean Rollin pour trois raisons, tout d’abord, c’est le premier film du Maitre qui obtient une production digne de ce nom car il est financé par un homme d’affaires (Claude Guedj) qui a mis des moyens financiers très conséquents pour le tournage, secundo, « Les raisins de la mort » inaugure le gore chez Rollin dans des séquences vraiment sanguinolentes, chose jamais vue dans ses précédents films et enfin, tertio, c’est le tout premier film de zombies référencé en France !
Rollin ne s’en cache pas, il voulait surfer sur la vague des « zombies movies » comme « Dawn of the dead » de Romero et même sur les films de morts vivants ibériques légendaires d’Amando de Ossorio, par conséquent, le résultat est spectaculaire et ouvre un pan nouveau dans la longue carrière de Rollin, déjà bien entamée et surtout axée sur le vampirisme…
Rollin n’occulte pas, cependant, ce qui fait sa marque de fabrique, il CULTIVE TOUJOURS LA POESIE DE L’ERRANCE avec des plans séquences magnifiques qui témoignent d’un onirisme et d’un charme capiteux dont lui seul a le secret, le résultat est unique et Rollin, même en changeant la trame de ses histoires, parvient à faire du Rollin quoiqu’il advienne !
Au niveau interprétation, un soin plus affirmé qu’à l’accoutumée est flagrant dans la direction des acteurs, Rollin s’est beaucoup plus appliqué et nous gratifie même de séquences parlées par une seule personne en plan fixe, on sent qu’il n’a pas bâclé son film, contrairement à d’autres de ses œuvres à la qualité moindre qu’ici…
On peut même dire que « Les raisins de la mort » est son meilleur film avec « La nuit des traquées » tourné un an auparavant…
On a le plaisir érotomane de retrouver la belle Brigitte Lahaie, qui, bien sûr, n’hésitera pas à dénuder sa belle poitrine, sa présence étincelante donne une bonification au métrage constitué de comédiens tous inconnus…
Toujours quand même assez pervers (le passage avec le vieux Lucien qui arrache le chemisier de sa fille et lui plante une fourche dans le thorax, -fallait oser, Rollin  y a mis les coudées franches !-) et avec des maquillages ultra dégueux (un mélange de sauce tomate, de jaune d’œuf et de crème anglaise séchée pour mettre en exergue les plaies des irradiés), « Les raisins de la mort » est réellement extrême dans sa conception et dans l’atmosphère qu’il déploie et ici Rollin n’opte pas pour un happy end mais pour un final créant le malaise…
Il prouve une nouvelle fois qu’il sait se distinguer des autres réalisateurs de bis et forge son idée du cinéma de manière magistrale, loin des stéréotypes…
Les fans de « Zombie » ou de « La nuit des morts vivants » seront comblés par « Les raisins de la mort » qui en est une déclinaison européenne, avec des paysages et des vieilles pierres très bien mis en valeur…
Plus tonifié que dans les précédents films de Rollin, « Les raisins de la mort » garde un rythme soutenu du début à la fin…
Un régal…

Note : 9/10





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