jeudi 18 août 2016

SLUGS de Juan Piquer Simon, 1988

SLUGS
de Juan Piquer Simon
1988
Espagne
avec Kim Terry, Philip Mac Hale, Emilio Linder, Michael Garfield, Concha Cuetos, Alicia Moro
Horreur
86 minutes
Aka Mutations
Edité en DVD dans la collection Mad Movies
Synopsis :
Une bourgade des Etats-Unis, novembre 1986…
De mystérieux décès ont lieu et la police est vite débordée, il semblerait que des limaces mutantes s’introduisent dans les habitations en passant par les canalisations et dévorent les occupants !
Mike Brady, un ingénieur des services techniques, se rend sur les lieux, sa femme Kim est l’institutrice du collège local, Don Palmer, un homme d’affaires meurt dans un restaurant alors qu’il devait signer un important contrat, sa femme Maria Palmer avait préparé une salade la veille où une limace s’était glissée !
David Watson aide Brady dans sa tâche alors que les morts violentes se multiplient à vitesse grand V ; la seule solution serait d’électrocuter les limaces dont la majeure partie se trouve dans les égouts de la ville…
Un scientifique élabore une formule chimique pour annihiler les gastéropodes, Watson et Brady s’introduisent dans les sous-sols par une plaque d’égout, le shérif surprend leurs investigations…
Réussiront-ils à stopper ce massacre ?
Mon avis :
Juan Piquer Simon (paix à son âme) est un réalisateur du film populaire à la sauce « grindhouse » surtout connu pour son inénarrable « Sadique à la tronçonneuse » qui fait figure de film culte auprès des fans de films gore de série B, il a toujours été honnête et respectueux du public de cinéma bis et apporte tout ce que l’on est en droit d’attendre, des belles nanas, du sang, des séquences chocs et un humour décalé très bien venu…
Avec « Slugs » inutile de dire qu’il s’est carrément lâché avec un sujet délirant et pipé d’avance ; tel un Bruno Mattei avec ses rats de Manhattan, Piquer Simon nous balance des limaces factices en plastique (sauf pour certains gros plans), elles sont le plus souvent immobiles et la sauce a bien du mal à prendre à cause d’une interprétation catastrophique et des scènes complètement débiles (le couple qui fait l’amour n’a bien sûr pas entendu ni vu les milliers de limaces dans la chambre, les ados du film sont vraiment des décérébrés), répliques lourdingues, humour en dessous de la ceinture et action anémiée, voilà le menu de « Slugs »…
On sent que Piquer Simon a voulu faire vite, il manque l’application, il ne reste qu’une succession de séquences torchées à la va comme je te pousse malgré une bonhommie et une sincérité dans le grindhouse assumée mais pas très qualitative…
On aurait voulu plus d’effets dégueux, plus de méchanceté et surtout… plus de flippe !
Car à aucun moment on a la trouille, le ridicule du postulat d’avoir choisi des limaces coupe direct la frousse, que voulez-vous ? Fulci avec son « Aenigma » avait choisi un passage gore avec des escargots OK, mais ces animaux n’inspirent pas trop la peur, à contrario des reptiles ou des arachnides, du coup Piquer Simon fait avec ce qu’on lui a donné…
Ceci étant, tout n’est pas à balancer à la benne, il reste quelques bons passages, comme le début (dommage que la baigneuse ne se soit pas mise topless !), la scène de la serre avec le couple de vieux, le passage dans le restau et le final assez réussi dans les égouts…
Par moments, on se croirait dans un épisode des « Feux de l’amour », au vu des brushings et du mobilier, ce ridicule désamorce littéralement le sentiment d’effroi qui, je pense, n’était pas la première motivation de Piquer Simon…
La musique du Royal Philarmonic Orchestra ne colle pas du tout à l’esprit du métrage, ce choix est complètement raté et inapproprié et dessert le film…
Moins furibard que « Pieces » et à mi-chemin entre le pur nanar et la série B grindhouse, « Slugs » peut se voir entre potes dans une soirée bières/pizzas, c’est peut- être le seul lieu et moment pour l’apprécier…
Inutile de dire que ce film est à proscrire des cinéphiles puristes, sa vulgarité et sa grossièreté les offusqueront très certainement…
Réalisé de façon très brouillonne et ridicule, « Slugs » s’oublie une fois visionné, il ne laissera pas un souvenir indélébile…
Autant se refaire un bon Carpenter des années quatre-vingts…
« Slugs » on dirait du sous sous Corman des années cinquante avec un support qui n’est pas crédible (les limaces cannibales, fallait oser !), si vous voulez vraiment vous amuser regardez « Les monstres de la mer » bien plus fun celui-là !
Du grindhouse sans âme et bas de plafond…

Note : 6/10




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