mardi 31 mars 2020

La poupée sanglante de Marcel Cravenne, 1975


LA POUPEE SANGLANTE
de Marcel Cravenne
1975
France
avec Jean-Paul Zehnacker, Yolande Folliot, Ludwig Gaum, Edith Scob, Georges Wod, Dominique Leverd, Julien Verdier, Cathy Rosier, Marthe Villalonga
Série fantastique
d’après l’oeuvre de Gaston Leroux
312 minutes
6 épisodes de 52 minutes
Synopsis :
Paris et une ville de Vendée, en 1925 …
Bénédict Masson est un homme d’une très grande laideur, il tient une boutique de reliures dans un quartier de la capitale ; le soir, il s’improvise voyeur et scrute de la fenêtre de son grenier sa belle voisine, Christine Gaillard, une superbe brune ; Christine vit avec son mari, Jacques Quentin, un brillant scientifique, et aussi avec son père…
Bénédict est fou amoureux de Christine mais sa laideur ne peut lui apporter aucune possibilité que la jeune femme ne s’intéresse à lui…
Un soir, Bénédict constate que Christine prend un grand homme dans ses bras, Bénédict ne comprend pas ce que cet homme fait chez Christine…
C’est alors que Bénédict est embauché par le marquis de Coulteray, un riche châtelain, comme bibliothécaire, et comble du hasard, Christine rejoint Bénédict au sein du château !
Bénédict et Christine sont apeurés par la marquise de Coulteray, une jeune femme qui fait des crises de démence et qui soutient être vampirisé par son mari, aidé dans sa tâche par ses serviteurs hindous, le docteur Sahib Khan et la Dorga, une danseuse !
Afin de se remettre de ses émotions et quelque peu perturbé, Bénédict Masson part à sa maison de campagne avec sa nouvelle apprentie, tout devrait se passer pour le mieux…
Entre temps, la marquise de Coulteray décède ! elle est inhumée dans un caveau ; le père Violette, un homme méchant colporte des rumeurs sur Bénédict comme quoi il serait un assassin et qu’il aurait tué ses apprenties !
Christine Gaillard est fascinée par les poèmes écrits par Bénédict ; alors qu’elle se rend à la maison de campagne de ce dernier, elle le trouve les mains ensanglantées lorsqu’il lui ouvre sa porte, avec le cadavre de l’apprentie en train de brûler dans le four de Bénédict !
Terrifiée, Christine s’enfuit !
Finalement, Bénédict Masson est condamné à mort et guillotiné !
Ayant donné son corps à la science, Bénédict ne se doute pas qu’une nouvelle « vie » va se donner à lui…
Sa tête et son cerveau sont récupérés par Jacques Quentin et le père de Christine ; en fait, l’homme que Bénédict voyait dans les bras de Christine n’est en fait qu’une créature créée par Jacques et le père de Christine, un peu comme des apprentis « Frankenstein », il se nomme Gabriel ! mais comme son cerveau est « contrôlé » par Bénédict Masson, Gabriel a la même voix que lui !
Christine a des visions nocturnes et semble apercevoir la Marquise de Coulteray marchant dans le jardin de la propriété des Coulteray !
Le marquis de Coulteray, aidé par le docteur Sahib Khan et par la Dorga, danseuse hindoue, séquestre Christine, en vue de lui boire son sang lors d’une cérémonie macabre ; c’est lorsque  Gabriel/Bénédict se rend compte du danger couru par Christine qu’il parvient à la sauver et l’extirper des mains du marquis !
Gabriel kidnappe Christine ; Jacques et le père de Christine sont alors à leurs recherches !
Une révélation va alors être mise au grand jour, le père Violette avait menti !
Ce n’est pas Bénédict Masson qui a tué les apprenties !
Mon avis :
Série culte qui a traumatisé plusieurs générations, « La poupée sanglante » est une des seules séries fantastiques du petit écran des années soixante-dix mêlant vampirisme et le mythe de Frankenstein avec une ambiance lourde et oppressante ;on y retrouve cet immense acteur qu’est Jean-Paul Zehnacker (futur comte Vorski de « L’ile aux trente cercueils » aussi réalisé par Marcel Cravenne) et la sublime Yolande Folliot mais aussi Edith « Les yeux sans visage » Scob dans le rôle très dur à incarner de la Comtesse de Coulteray…
L’histoire est pleine de rebondissements et la mise en scène est atypique pour une série tous publics, quasiment aucune scène gore mais des passages horrifiques tout en suggestion, la peur vient plus par le situationnel et l’anticipation du spectateur que par l’effroi, même si nombre de plans suscitent un malaise, que ce soit aussi bien pour les personnages que pour le spectateur !
« La poupée sanglante » est une série d’un autre âge qui semblera dépassée en 2020 et pourtant elle est hyper intéressante et dégage une aura rarement vue pour une série française ;  hypnotique, fascinante et envoutante, « La poupée sanglante » se compose de six épisodes qui se déclinent avec facilité et qui peuvent se visionner d’un trait, tant on est pris dans l’intrigue c’est le mot exact, « intrigue » qui nous « intrigue »)…
Marcel Cravenne ne pouvait pas trop déployer dans l’horreur pure mais choisit d’opter pour le fantastique à connotation vampirique, mais « La poupée sanglante » n’a rien à voir avec les « Dracula » et autres films de la Hammer, ici la mise en scène est frontale et sans fioritures, avec la voix off de Dominique Paturel à chaque début d’épisode pour nous rappeler ce qui s’est passé avant…
Le personnage de Gabriel trouve alors clairement sa place après le guillotinage de Bénédict Masson qui «  reprend une nouvelle vie », le personnage vecteur et que l’on voit pratiquement à chaque plan est Christine (superbe Yolande Folliot), elle apparaît du début à la fin !
La qualité de l’interprétation, le festival de « trognes » et l’atmosphère lugubre donnent une grande puissance à « La poupée sanglante » et confère à marquer d’une pierre blanche l’imaginaire et l’imagination du spectateur, complètement fasciné…
Assez rare mais édité en DVD dans la collection « Les inédits du fantastique » « La poupée sanglante » est une série qui regorge de qualités, très bizarre et complètement à part mais qui ravira les cinéphiles fans d’atypisme et d’œuvres chelous…
Il est grand temps de réhabiliter cette série, moins accessible que « L’ile aux trente cercueils » tournée quatre ans plus tard, mais qui reste un pur pilier de la télévision française du milieu des années soixante- dix, ne serait-ce que le fait d’avoir osé adapter l’œuvre de Gaston Leroux et on peut dire que Marcel Cravenne s’en est sorti à merveille ; on a pas forcément besoin d’avoir lu le livre pour intégrer la série, elle se suit facilement et la simplicité de la réalisation fait défiler les plans en rendant « addict » le spectateur…
L’issue est sublime et la révélation finale en surprendra plus d’un !
« La poupée sanglante » est une série inoubliable et immanquable, je vous la conseille fortement !
Note : 10/10










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